Yvan Bourgnon : deux exploits extrêmes entre océan et glace
- Stephane Fassetta
- il y a 14 minutes
- 3 min de lecture

Yvan Bourgnon : les clés mentales d’un tour du monde en catamaran de sport
Quand on évoque les exploits sportifs les plus extrêmes, on cite souvent la force physique, la technique, la préparation.
Pourtant, dans les environnements les plus hostiles, une autre dimension décide du résultat : le mental.
C’est ce que révèle l’interview que nous avons réalisée avec Yvan Bourgnon, navigateur et aventurier hors norme (détenteur de plusieurs records du monde et vainqueur de la mythique Transat Jacques Vabre), partage dans cette interview exclusive les clés de son mental, sa gestion du stress en situation extrême et sa vision de la prise de risque.
Il évoque avec simplicité son tour du monde de 50 000 km (2015) et sa traversée du Grand Nord de 8 500 km dans les glaces (2017), le tout sur un petit catamaran de sport, sans cabine et système de guidage.
Il partage des enseignements qui résonnent autant chez les sportifs que chez les dirigeants, managers et équipes confrontées à des situations de forte pression.
Tour du monde de 50 000 km (2015)
Naviguer sur un catamaran non habité, sans cabine, exposé aux vagues, au froid, au vent et à l’imprévisible … C’est un exercice où l’erreur se paye immédiatement. Parti à deux navigateurs, Yvan finira ce périple seul.
Yvan raconte les moments clés qui ont construit son endurance mentale :
les tempêtes où tenir devient un acte volontaire,
les nuits blanches où le sommeil devient un luxe,
les décisions vitales prises en quelques secondes,
la solitude qui oblige à se recentrer,
et les moments de doute où tout repose sur la capacité à rester lucide.
Traversée du Grand Nord de 8 500 km dans les glaces (2017)
En 2017, Yvan Bourgnon se lance dans un défi parmi les plus dangereux : parcourir 8 500 km à travers le Grand Nord, sur un catamaran de sport, au milieu des glaces et du froid extrême.
Dans cet environnement, tout devient plus difficile : le froid engourdit les gestes et ralentit la réflexion, le matériel gèle, et la glace impose ses propres règles.
Plaques dérivantes, chenaux qui se referment, chaque mètre parcouru peut devenir une menace. Naviguer ici demande une vigilance absolue; la nuit arctique, sans horizon clair, accentue encore la fatigue et les illusions visuelles !
Yvan doit s’appuyer sur son instinct, sa capacité à rester calme sous pression et une gestion précise de son énergie pour éviter l’épuisement.
Plus qu’un exploit sportif, cette traversée est une épreuve mentale : se confronter au danger permanent, décider vite, rester lucide malgré le froid et l’isolement…et continuer d’avancer dans un environnement qui ne pardonne rien.
La gestion du stress : un outil, pas un ennemi
Ce qui ressort de l’échange, c’est sa vision très pragmatique du stress :
“Le stress n’est pas un problème si tu sais comment le transformer.”
Pour les sportifs comme pour les professionnels, cette phrase résume une réalité simple :👉 ce n’est pas l’intensité de la situation qui détermine la performance,👉 c’est la capacité à réguler son énergie, son attention et ses émotions.
Yvan utilise des stratégies que l’on retrouve dans la préparation mentale moderne :
routines mentales,
respiration,
gestion du dialogue interne : gestion de l'incertitude,
recentrage sur les priorités immédiates.
Tenir dans la durée : la compétence cachée
Dans le sport, comme dans l’entreprise, la vraie performance n’est pas un “pic”. C’est la capacité à rester efficace dans la durée, malgré la fatigue, l’incertitude ou la pression.
L’expérience d’Yvan illustre parfaitement cette compétence rare :
maintenir la lucidité quand les repères disparaissent,
décider vite sans perdre en lucidité,
préserver son énergie mentale, physique et émotionnelle,
trouver un sens qui permet d’avancer quand tout vacille.
Ce que les sportifs peuvent en retenir
L’interview met en lumière plusieurs enseignements directement applicables à l’entraînement :
La performance est d’abord mentale, surtout quand les conditions deviennent difficiles.
La gestion de l’attention est souvent plus déterminante que la force ou la technique.
La récupération est un élément stratégique, pas un luxe.
Le dialogue interne peut devenir un allié… ou un ennemi.
La résilience est une compétence qui se construit, et n'est pas un trait inné.
Découvrez l’interview complète (en vidéo)
Pour aller plus loin, vous pouvez visionner l’interview complète ici :
C’est un échange puissant, inspirant, et riche en enseignements pour tous ceux qui s’entraînent, qui cherchent à progresser et qui veulent comprendre ce qui fait réellement la différence dans l’adversité.




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